La gazette de Mamie Cocotte

Les chemins de Compostelle 2019 – Article 1/5

Ce résumé de notre semaine de marche sur les chemins de Compostelle avec mes petits-enfants a été écrit, au départ, uniquement à leur intention, pour qu’ils gardent des souvenirs précis de ce que nous avons partagé.

Certains, de mes connaissances, aimeraient aussi le faire, au lieu de rester à la maison, mais il y a des peurs, des questionnements… En publiant notre vécu sur notre blog, je pense que notre expérience pourra leur donner un aperçu et pourquoi pas, l’idée à d’autres parents ou grands-parents, de « vacances-partage » avec leurs proches, en contact avec la nature, en toute simplicité, dans l’effort physique et hors de l’esprit de consommation.

Je vais vous servir cette « aventure » en 5 épisodes, 1 par semaine, pour vous éviter une trop longue lecture.

Cette 1ère partie pour vous expliquer le contexte.

Petite rétrospective

En 2008, je partais pour la 1ère fois sur les chemins de Compostelle, poussée par un besoin de marcher, marcher, marcher… jusqu’à plus soif, pour tenter d’évacuer mes problèmes de couple et de faire le point. J’avais projeté de cheminer du Puy à Figeac mais lorsque les pèlerins me demandaient ma destination, je répondais : « jusqu’à la naissance de mon petit fils ». Aussi « radio-Compostelle » m’avait nommé « la femme seule, qui marche jusqu’à la naissance de son petit-fils »

Et, en effet, 4 jours après mon départ, Bertrand me téléphone qu’ils rentrent à la clinique. Je suis à Aumont Aubrac. Je prie et brûle un cierge à l’église. Cette nuit-là, la chambrée est en effervescence : mon fils peut appeler à n’importe quelle heure de la nuit, ça ne les dérangera pas…Et à 4h du matin, la bonne nouvelle arrive : Clément est né. Dans le dortoir, chacune revit ses accouchements, son allaitement…il n’y a qu’un célibataire, qui écoute religieusement.

Ces 4 jours de marche ont été suffisants pour me rendre compte, que je ne m’étais pas trompée, c’était bien ce dont j’avais besoin :

marcher !

Je me suis promis d’emmener un jour cet enfant sur ces chemins jusque-là où il est né pour moi. Clément en a toujours entendu parler. Et à 8 ans, en 2016, il s’est senti prêt.

Nous avons marché, une semaine, tous les deux, du Puy à Aumont-Aubrac. Il a adoré.

Aussi, l’année suivante, nous avons continué, et cette fois avec son frère Axel, 6 ans, que je sentais, de par son caractère, tout à fait capable de réaliser cette épreuve. Lui aussi a apprécié cette semaine malgré le climat froid et pluvieux des 3 premiers jours, qu’il a accepté avec une grande philosophie.

Alors, l’année suivante, nous avons emmené leur cousine Louise, 5 ans ½, et ce fut l’occasion de faire connaissance, de partager l’aventure ensemble. Jade et Naïs, 2 nièces que j’ai aussi « initiées », en partant 5 fois une semaine, auparavant, ensemble, c’étaient joint à nous.

Enfin, cette année, nous sommes partis tous les quatre, et j’écris pour que mes petits-enfants en gardent un souvenir précis, pour se rendre compte de leur évolution, pour le plaisir de prolonger le bonheur que nous avons partagé.

La préparation

En mai, les parents et moi-même étions d’accord sur les dates de disponibilité de chacun pour cette continuation de pèlerinage.

J’étudie le parcours, évalue le nombre de km que la plus petite peu parcourir. Je vise entre 10 et 15 km par jour. Je compose avec les gîtes possibles sur cette distance.

Tout est réservé d’avance. Je privilégie ceux qui ont un coin cuisine, et qui ne propose pas de demi-pension. Il faut alors qu’il y ait une épicerie ouverte le jour de notre passage pour assurer le ravitaillement. C’est un choix financier, et aussi celui de ne pas être dans la consommation mais dans l’effort et la participation.

Je remarque, que dans ces conditions, les enfants se sentent utiles, capables, considérés et sont fiers d’eux-mêmes. D’ailleurs ils en redemandent chaque année !

La mise en route

Le vendredi 5 juillet : je pars en blablacar : Toulouse-Grenoble.

Chez Sophie et Bertrand, ce sont les grandes manœuvres. Sacs et valises se préparent à partir dans trois directions différentes :

– Sophie, Bertrand et Romane vont aux Seychelles,

– Nelly et Gérard emmènent Camille en Normandie,

– Tandis que Clément (11 ans) et Axel (8 ans) partent avec moi en Flixbus : départ à minuit.

C’est une première expérience pour eux. Dans le bus, nous dormons par intermittence, le trajet de nuit parait plus court. Hélios nous récupère à Toulouse à 6h 45 le dimanche 7 juillet.

Nous préparons la nourriture des 2 jours suivants, en privilégiant les légumes, car nous en serons privés ensuite, ceux-ci étant plus compliqués à cuisiner que les pâtes, riz…

En fin de journée, Morgane et Lionel nous amènent Louise (6 ans ½).

Chacun de leur côté, les cousins languissaient de se retrouver.

Je vérifie tous les sacs et m’imprègne du lieu de chaque objet. Car leur gestion demande de l’organisation. Aussi pour cette raison, en plus de l’argument du poids, nous n’emmenons que le strict nécessaire.

Êtes-vous prêt à partir sur les chemins de Compostelle avec nous ? Alors à la semaine prochaine !