Nous voilà repartis sur le chemin de Compostelle, où nous l’avions laissé en 2021, soit à Eauze.

L’été 2022, Clément et Axel sont partis dans l’Ouest Américain avec la famille de leur papa. Avec Louise, en attendant, nous avons marché sur les chemins de Stevenson, accompagnés d’Alida, une ânesse très attachante.

Cependant, elle n’a pas remplacé les cousins qui étaient attendus avec impatience cette année.

J’ai préparé ce périple et effectué les réservations début juin.

Cette fois-ci nous bénéficions de deux semaines de marche au lieu d’une ! Nous en sommes ravis avec un petit bémol pour Louise ; l’effort physique à fournir est plus difficile à vivre que pour les autres.

Heureusement, les cousins par leurs pitreries, la font beaucoup rire. Aussi, forts de leur succès, ils en rajoutent et rivalisent d’imagination !

Clément a 15 ans, Axel 12 ans et Louise 10 ans ½. La stature de Louise pourrait faire penser qu’elle est plus âgée, aussi il ne faut pas oublier qu’elle n’a que 10 ans.

Samedi 5 août 23 : Claix – Toulouse

Clément et Axel arrivent à Toulouse par le train à 22h 19. Leur papa les a amenés jusqu’à la gare TGV de Valence, ainsi ils n’ont pas de correspondance. Ils ont mangé en route.

Nous complétons les sacs à dos : leur coquille St Jacques les attend, amoureusement et magnifiquement peintes par leur cousine Jade, leur crédential, cape de pluie….

De mon côté, j’ai préparé les premiers repas, pour assurer une nourriture plus variée : celui du lendemain midi sera réparti dans nos sacs. Ceux du soir et du lendemain seront déposés, avec leur accord préalable, dans les frigos des 2 premiers gîtes.

Dimanche 6 août 23 : Eauze – Manciet : 11 km

Lionel, son amie Florence et Louise vienne nous chercher à 7h 30. Les cousins se retrouvent, n’osent pas s’embrasser mais très rapidement ils retrouvent leur complicité, les rires fusent, et les voilà qui s’entendent comme larron en foire.

Je reconnais cette auberge dans laquelle je viens pour la 3ème fois. Elle me rappelle de très bons souvenirs et nous y sommes toujours accueillis très chaleureusement.

Il faut dire que c’est la 20ème fois en 15 ans, que je pars sur ces chemins de Compostelle !

J’aime retrouver cette ambiance conviviale, où nous nous sentons bien reliés les uns aux autres, par ce mélange d’amour de la nature, du goût de l’effort, de la curiosité de l’autre dans les rencontres, des partages, des échanges vrais, sans avoir à jouer un rôle, alliant liberté de corps et d’esprit.

C’est au moment où l’on retrouve ces sensations que l’on se rend compte qu’elles nous ont manquées !

Quel bonheur !

Nous laissons notre nourriture au frigo et partons à Manciet pour la même opération. Je n’étais pas sûre de trouver la porte ouverte, car l’hôte avait eu du mal à comprendre notre organisation, mais si. Ce soir à l’arrivée, notre repas sera tout prêt. C’est dimanche, les magasins seront fermés, il fallait prévoir tout cela à l’avance.

Nous voici au point de départ : Eauze, dans le nord-ouest du département du Gers, dans le sud-est de la France.

Le chemin de Compostelle passe devant les églises, aussi nous nous dirigeons vers la majestueuse cathédrale St Luperc.

C’est jour de marché sur la place centrale qui grouille de monde. Lionel et Florence nous prennent en photo puis nous quittent.

Rapidement nous remarquons les bandes rouge et blanche du GR, encore faut-il prendre le chemin dans le bon sens et, bien nous en prend, après avoir interrogé un habitant nous changeons de direction !

Nous retrouvons nos habitudes avec beaucoup de plaisir : extraire les grains de blé des épis pour essayer de les transformer en pâte en les mâchant, cueillir des mûres, se déguiser avec la barbe des maïs, sauter sur les bottes de foin…

Les activités et les jeux sont en lien avec la nature, et tout ce qui se présente au fur et à mesure. Les écrans ne leur manquent pas et c’est tant mieux !

Nous avons rencontré et discuté avec Anne-Marie et Éric, un couple récemment retraité.

Un beau tronc d’arbre nous attire et nous l’élisons pour prendre notre repas en hauteur : une salade de la forêt de Lente (haricots verts, carottes, pommes de terre, tomates, œufs, thon, olives) et une banane pour dessert.

Clément et Axel ont emmené leur hamac et les installent entre les arbres. Je teste, c’est bien pratique pour faire ma sieste.

Dans l’après-midi, nous  passons près d’un lac.

Aussitôt Clément se  met en slip et le voilà  parti  se baigner et même imiter le chien qui ramène une branche !

Nous autres, préférons rester sur le bord, assez vaseux.

Arrivés au gîte à 16h, nous nous installons dans notre petite chambre de 2 lits superposés.

Louise et Axel préfèrent en haut, Clément et moi, en bas. Aussi, pas besoin de négociation.

Arrivés au gîte à 16h, nous nous installons dans notre petite chambre de 2 lits superposés.

Louise et Axel préfèrent en haut, Clément et moi, en bas. Aussi, pas besoin de négociation.

Toutefois, Axel, au-dessus de moi, me met en garde contre « les secousses systémiques de magnitude 8 », d’autant plus qu’il se dit « dérangé du cul-cul », comprendre des flatulences !

Encore cette année, les pets font beaucoup rire et chacun les revendique !

Ah on ne s’ennuie pas ! et c’est vraiment très sympa de partager nos jours et nos nuits ensemble.

Clément et Axel, dans leur sac de couchage, imitent des vers de terre en se contorsionnant au sol !

Notre hôte nous a conseillé de visiter le lavoir, un petit chef d’œuvre d’architecture. Nous finissons par le dénicher grâce à Google Maps.

Cet ouvrage simple, élégant, est aussi utilitaire. C’est un grand bienfait de tremper nos pieds dans l’eau très fraiche. Clément y ajoute les bras, puis les cheveux en se penchant, il faut le retenir pour qu’il ne confonde pas avec une piscine.

Sur une table de pique-nique en extérieur, nous prenons le repas du soir : une salade de riz très complète, chacun sa boite.

Clément, qui a toujours faim, termine toutes celles dont nous n’en venons pas à bout et se déclare : « Videur de boite ».

Lundi 7 août 2023 : Manciet – Lanne Soubiran : 17 km

Au réveil, chacun s’active, finit de remplir son sac, déjà préparé la veille au soir.

Axel se dit : « Un stressé des horaires ». Très préoccupé par le temps, la devise de ma mère lui plait : « Avant l’heure, c’est pas l’heure, après l’heure, c’est plus l’heure !»

Le petit déjeuner, compris dans la pension est servi à 7h. Il est très complet et nous nous régalons tout en échangeant avec les autres pèlerins. Départ 8h.

Nous marchons assez silencieusement et d’un bon pas. Nous traversons de beaux paysages, avec peu de dénivelé.

Nous pénétrons la ville de Nogaro avant de nous installer à l’ombre d’un gros chêne, en bordure d’un champ de vigne. Nous sommes dans le bas-Armagnac, entre le Gers et les Landes. Par distillation de vins blancs secs, on obtient une eau de vie douce et fruitée. Mais nous admirerons seulement les plantations bien alignées et soignées.

En chemin, nous discutons avec 2 femmes qui promènent leur chien.

Arrivés vers 16h à l’étape, après les douches et lessives, les garçons installent leurs hamacs entre les arbres, près de celui du gîte et décident d’y dormir cette nuit. Et comme il y en a trois, Louise a envie aussi de tenter cette nouvelle expérience.

Avec Axel, toujours volontaire, nous préparons le taboulé déposé la veille.

Au repas, nous faisons la connaissance d’une famille avec 2 enfants : Marie : 8 ans et Armand : 16 ans. S’en suit un jeu de carte : le trouduc, puis les enfants vont jouer ensemble, aux alentours, pendant que nous discutons entre adultes. Sur leur conseil, je charge l’application Mappy.cz qui nous aidera, entre autres, à nous guider lorsque le jour ne sera pas encore levé.

Mardi 8 août 23 : Lanne Soubiran – Aire sur L’Adour : 20 km.

Louise n’est pas arrivée à s’endormir dans le hamac et a réintégré son lit, à l’intérieur. Clément et Axel ont passé la nuit en résistant au froid.

Nous nous levons tôt, 6h et départ 7h, pour éviter les grosses chaleurs de l’après-midi, des heures qui comptent double en fatigue.

 

Notre chemin, en longues lignes droites, passe sous les arrosages automatiques des immenses champs de maïs. Ils sont plus appréciés sous la chaleur que le matin à la fraiche !

Nous rencontrons à nouveau Anne-Marie et Éric et approfondissons nos échanges. Ils ont 6 enfants et 11 petits-enfants. Éric était prof de math-physique. Louise aime cheminer et « tailler la bavette » avec Anne-Marie.

Clément, à la rentrée prochaine sera en seconde « sport étude » à Echirolles, section handball. De plus, il a été sélectionné par l’académie du bassin Grenoblois, qui regroupe des jeunes joueurs à fort potentiel pour favoriser leur progression vers le haut niveau.

Par ailleurs, il va continuer à jouer dans son club.

Il va donc pratiquer le hand à haute dose. Des exercices lui ont été conseillés pour préparer ses muscles durant les vacances.

Aussi assiste-t-on à des séries de pompes durant nos « pauses » ! sous nos yeux admiratifs. Son petit frère s’y essaye aussi. Ces 2 là n’en ont jamais assez !

Nous arrivons à 14h 30, juste à l’heure d’ouverture du gîte « Le jardin sur l’eau ». Il est très joliment aménagé. Dans le dortoir, chaque lit est isolé par un rideau, ce qui fait de petites chambres individuelles, avec au centre un salon commun.

Toutefois, une déception : la piscine municipale est en réparation et la baignade tant attendue n’aura pas lieu !

Ma foi, tant mieux, car à la place, nous faisons tous une grande sieste et il y avait bien besoin. Louise émerge à 18h !

Mince, le Casino a fermé à 18h ! Avec Axel, renseignements pris auprès des habitants, nous allons vite, chez le primeur, le boucher, le boulanger…avant fermeture.

Dans la belle petite cuisine du gîte, et sa salle à manger attenante, nous prenons notre repas : salade verte, beef bien tendre, large et épais, + les oignons-aubergines que Clément nous a mijotés. Raisins et abricots pour le dessert.

Mercredi 9 août 23 : Aire sur l’Adour – Miramont Sensacq : 21 km

Levés 5h 45, départ 6h 20. Nous apprécions ces départs matinaux. Nous assistons au lever du jour, il fait frais, nous marchons bien, silencieusement, en écoutant la nature.

Nous avions décidé de déjeuner un peu plus tard, mais lorsque le beau lac du Brousseau se présente à nous, c’est une évidence :

C’est le lieu providentiel pour déguster nos pâtisseries.

L’endroit est aussi idéal pour faire des ricochets à la surface de l’eau

Nous croisons de nombreux pèlerins, faisons à nouveau un bout de chemin avec Anne-Marie et Éric.

Les enfants se plaisent à se donner d’autres prénoms : Damien pour Louise !

Vers 11h 30, nous croisons la rivière  Le Bahus et décidons de tomber nos sacs à dos pour aller y tremper nos pieds : un pur bonheur ! Nous mangeons là notre pique-nique.

Je couvre 4 de mes orteils de sparadrap, mes points sensibles. J’aurai dû les protéger depuis le début, j’avais oublié.

La fin du parcours est, comme de coutume, difficile : la fatigue, la chaleur écrasante…heureusement, il y a une motivation : la piscine, dans notre prochain gîte, la ferme de Marsan.

A l’arrivée, je découvre que je connais déjà ce lieu.

Nous y avions dormi, avec Hélios, lorsque nous avions rejoint Jade, notre nièce, sur le chemin pour partager quelques jours de marche avec elle, il y a quelques années.

Nous sommes d’abord seuls à la piscine.

L’eau est froide et contraste beaucoup avec l’air ambiant.

Je nage un peu puis regarde les enfants se déchainer dans des acrobaties en tous genres.

Ils s’éclatent au sens propre du terme.

Nous avons donné tout notre linge à laver à la machine et il a séché au soleil en un tour de main.

Pour notre repas du soir, nous achetons les produits de la ferme : tomates du jardin, un bocal de 2kg de cassoulet, pain, desserts lactés.

Six copines partagent notre table et nous offrent l’apéritif.

Puis les enfants veulent retourner à la piscine : accordé. Les voilà repartis de plus belle ! pendant que je discute avec les amies.

Enfin nous voici dans notre petit dortoir de 4 places, avec 2 lits superposés.

Jeudi 10 août 23 : Miramont Sensacq  – Arzacq-arraziguet : 11 km

Nous prenons notre petit-déjeuner à la ferme : chocolat au lait, pain, beurre, confiture. Clément s’essaye au café au lait.

Départ à 8h 10. Rien ne presse aujourd’hui. En effet nous avons pris un raccourci pour venir à cette ferme qui nous a fait éviter une boucle du chemin et gagner ainsi 5 km.

Nous traversons une région de monoculture : maïs à perte de vue. C’est commode pour faire nos besoins.

Chacun parle de ses pratiques sportives. Louise est intarissable sur l’équitation. Ses cousins la « charrient » en lui disant que c’est le cheval qui fait du sport !

Clément languit d’intégrer la seconde sport-étude et Axel rêve de se présenter aux J.O de 2032 en escrime.

La fin du parcours est tout de même pénible malgré le peu de km, le mental lâche quand il sent l’arrivée.

A l’entrée d’Arzacq, nous faisons nos courses dans un supermarché pour les repas de midi, du soir et du petit déjeuner le lendemain.

Bien chargés, nous laissons nos sacs devant le gîte qui n’a pas encore ouvert et allons pique-niquer au bord du lac, réservé à la pêche : des salades composées toutes prêtes, du fromage et un gros melon jaune.

Puis Clément fait le tour du lac en courant, son frère le chronomètre : 7mn 52 pour 2 km.

Enfin, nous faisons le parcours ensemble, en marchant.

Au retour, nous nous installons au gîte municipal dans le dortoir de 4 lits, nommé « Portugal ».

A l’office de tourisme, nous avons appris qu’il y a une piscine municipale sur la commune. Youpi !

Nous y nageons ensemble, plongeons… je m’essaye au plongeon « otarie », la tête la première, les bras le long du corps.

Au retour, nous faisons encore des courses, pour le repas du lendemain midi. Il faut bien prévoir pour ne pas se retrouver dépourvus avec ces affamés.

Ce soir : une grosse omelette au comté de 12 œufs, des céréales vites cuites, fromage et dessert lacté.

Les jeunes participent naturellement à toutes les tâches ménagères, ils ont à cœur de se préparer au maximum la veille, pour partir au plus tôt le lendemain.

Vendredi 11 août 23 : Arsacq-Arraziguet – Pomps : 21,5 km

Levés 5h 45, départ 6h15. Il reste quelques étoiles dans le ciel, nous marchons d’un bon pas.

Un joli coin près d’un ancien moulin et sa rivière fait notre affaire pour déguster notre petit-déjeuner : du lait d’amande vanille et 500 gr de céréales. Il faut bien ça ! Nous avons chacun notre verre et notre petite cuillère.

Plus loin, devant une maison, est disposée une cagette de prune, avec un écriteau : « Servez-vous, c’est gratuit ». Nous nous régalons. Merci pour cette belle générosité !

Nous cheminons, de montées en descentes, encore des maïs mais aussi des haricots, des tournesols, des bois, des prairies…quelques arrêts techniques pour les pipis, cacas, pour soulager les pieds, de Louise en particulier.

A 11h, nous découvrons un bel endroit ombragé, près d’un lavoir et décidons qu’il n’est pas trop tôt pour en profiter et prendre là notre repas.

Puis, il reste 1/3 du parcours. Avec Axel, nous marchons vite et discutons de ses goûts. Il aimerait faire de la mécanique sur avion. Nous interrogeons Google pour savoir à partir de quel âge il est possible d’en piloter un.

A notre grande surprise, nous découvrons qu’à partir de 13 ans, on peut recevoir une formation sur planeur ! Cette nouvelle rend les rêves d’Axel, qui a 12 ans, beaucoup plus concrets et donne un coup de fouet à sa motivation.

Clément et Louise suivent en imitant des sketches et rient beaucoup.

3 km avant l’arrivée, dans un sous-bois très agréable, coule un joli ruisseau qui nous invite à nous déchausser et aller patauger.

Autour de nous : des libellules, un serpent, des grenouilles.

Des noix de cajou et des chips de banane viennent compléter le plaisir.

Louise voudrait bien retourner dans l’eau, mais ce soir, nous allons laver du linge à la main et il faut du temps pour le séchage.

Nous arrivons au gîte communal avant l’heure d’ouverture à 16h, on nous reçoit quand même.

Et nous voilà installés dans une sorte de gymnase-dortoir, en 3 parties, séparé par des rideaux. Nous sommes au fond, non dérangés par le passage des autres.

Nous allons vite faire nos courses pour le repas du soir et le petit déjeuner du lendemain. La variété des articles est très limitée dans ces petites épiceries. Ce soir nous ferons avec des tomates, des part de pizza et des fruits.

Après les douches et lessives nous y retournons pour nous offrir une glace avant la fermeture.

Avec Axel, nous poussons nos investigations aéronautiques, en allant sur le site de l’aéroport du Versoud : il y a une journée portes ouvertes le 14 octobre prochain, il existe des stages de formation planeur…nous discutons des possibilités de financement…bref, les rêves se transforment en projets réalisables.

Samedi 12 août 23 : Pomps – Maslacq : 18,5 km

Je suis inquiète pour notre dernière étape. L’application Mappy.cz nous indique 24,4 km de montagne entre St Jean Pied de port et Roncevaux, ce qui me semble trop pour Louise et moi.

Cette étape est l’une des plus emblématiques, mais aussi la plus difficile.

Aussi je décide de modifier la fin du programme.

Je réserve dans un refuge à 8 km au-dessus de St Jean Pied de Port. L’étape précédente sera donc plus longue : 30 km au lieu de 22 km.

Avec Louise, nous allons utiliser notre joker, c’est-à-dire faire du stop, pendant que Clément et Axel qui piaffent de mesurer leur capacité, auront l’occasion de se tester sur une plus longue distance.

Durant 1h ½, nous marchons à l’aide de l’application Mappy.cz car le jour n’est pas suffisant pour distinguer les bandes rouges et blanches du GR. Et nous avons du réseau. L’année prochaine nous emmènerons nos lampes frontales.

Une table de pique-nique nous décide à prendre notre 1er petit déjeuner : une tranche de cake aux fruits confits et un paquet de 5 biscuits chacun, sachant qu’à Arthez de Béarn, nous pourrons nous ravitailler.

Dans ce village, un marché est installé et nous en profitons pour acheter tomates, saucisson, fromage, fruits.

Enfin nous passons à la boulangerie et, en plus du pain, nous commandons des pains aux raisins que nous consommons en terrasse.

Nous voilà repartis entre champs de maïs, de tournesol, de près où paissent des vaches accompagnées d’aigrettes blanches.

Au moment où nous pique-niquons sous un tilleul, mes 2 nièces, Jade et Naïs, nous joignent au téléphone.

Elles nous savent sur les chemins de Compostelle et ont souvent cheminé avec moi, avec nous aussi.

En 2018, par exemple nous étions tous les 6 ensemble et c’est cette année-là que nous avons commencé à écrire chaque jour, afin de garder un souvenir précis de notre périple ensemble.

Elles viennent de relire cette gazette et me disent :

  • « Quand même, tu es bien courageuse pour prendre la responsabilité de mener tout ce groupe !», ce à quoi je réponds,
  • « Non, pas vraiment… »

Au même instant, Clément et Axel ont escaladé le tilleul ; Clément en particulier se livre à des acrobaties qui me font vraiment peur. Je m’insurge et leur intime de descendre de là immédiatement. J’entends mes nièces se marrer, car, comme par hasard, leur propos sont soulignés par les faits !

Heureusement que nous ne sommes pas toujours conscients de tous les dangers qui pourraient se présenter car nous ne ferions plus rien !

En arrivant à Maslacq, nous allons d’abord nous ravitailler à l’épicerie pour le soir et le lendemain midi, afin de ne pas avoir à y revenir après installation au gîte. Le choix à l’étalage est très restreint.

De l’épicerie pour rejoindre le gîte, le GPS nous fait passer par des endroits qui ne sont plus d’actualité. D’ailleurs, Axel dit : « Je ne le sens pas bien, ce chemin ! »

Le propriétaire du gîte, de l’autre côté de la rivière, tend un câble sur lequel nous pouvons nous appuyer pour traverser la rivière, en équilibre sur d’anciens pylônes, en guise de pont !

Louise n’est pas rassurée mais surmonte ses peurs et s’en sort très bien.

Nous nous faisons régulièrement « bouffer » par les moustiques, surtout moi, et en particulier en ce lieu.

Tous les soirs, les enfants appellent leur parent pour leur raconter leur journée.

Ce soir, nous avons 2 chambres séparées, avec lits en 140. Clément et Axel d’un côté, Louise et moi de l’autre.

Au repas du soir : soupe au potiron, pâté de campagne, fromage et pruneaux secs.

Dimanche 13 août 23 : Maslacq – Navarrenx : 22 km

Au réveil, il bruine.

Nous prenons notre petit déjeuner dans cette ferme avec du bon lait de vache bien crémeux, jus de fruits, pain, beurre, confiture.

Le temps est couvert et frais tout le matin, une chance. Nous longeons une belle rivière : le Gave.

Un âne, qui devait s’ennuyer, nous accueille avec un très long et bruyant braiement, et plus loin, des ânons tellement mignons !

Le terrain présente de nombreuses montées et descentes : « Un grand champ de collines » dit Axel, pour qui cela n’a rien de comparable avec ses chères montagnes des Alpes.

Cependant, il serait dommage de ne pas apprécier « Dame Nature » dans chacun de ses états.

Nous trottinons dans les descentes.

Les églises sont généralement ouvertes sur notre passage et pour moi, c’est une évidence d’y entrer. Si nous sommes seuls, alors nous chantons Ultreïa, la chanson des pèlerins, tous ensemble.

A la fin de notre repas de midi, nous appelons Bertrand, le papa de Clément et Axel et lui faisons part de notre projet de constituer 2 équipes : Louise et moi en stop, pendant que ses fils marcheront seuls durant environ 3h. Il approuve.

Mais le soir, au téléphone, la maman est très inquiète par rapport aux mauvaises rencontres possibles. J’essaie de la rassurer : ces chemins sont très fréquentés, les pèlerins se parlent entre eux, je n’ai jamais entendu parler de malveillance depuis 15 ans que je les parcours.

Certes le risque zéro n’existe pas, cependant la vie elle-même est un risque permanent.

Nous prenons notre repas assis sur des troncs d’arbre.

Plus loin, nous découvrons une cabane dans les bois, avec de l’eau chaude à disposition dans des thermos, du thé, tisanes et café à disposition.

C’est donativo, c’est-à-dire que nous laissons dans une boite, ce que nous évaluons devoir.

Ce système est vraiment très sympathique.

.

.Une balançoire et de nombreuses phrases de réflexions philosophiques ou humoristiques occupent le terrain et nous assure une bonne pause à jouer et à rire.

C’est le propriétaire de notre gite du soir, « l’alchimiste », qui dispose ces ardoises à 10 km à la ronde sur le chemin.

Clément, très imaginatif, s’est muni d’un grand bâton. Il le râcle sur le macadam, ce qui le fait trépider comme un marteau piqueur. Il le nomme : « Bâton thérapie »

Le soleil et la chaleur arrivent en force et la fin du parcours est difficile, en particulier pour Louise, dont le mental craque. Alors, chanter est une bonne façon de mieux supporter le climat, le mal au pied, la fatigue…

Navarrenx est en fête : musique forte, manèges, gens alcoolisés. « Un briquet devant leur bouche les transformeraient en chalumeau », imaginent les garçons !

Au gîte, nous sommes chaleureusement accueillis par Claudia, hospitalière Québécoise.

La détente à l’arrivée, devant le traditionnel verre de sirop est un pur délice.

Notre linge va être lavé et séché « donativo ».

Nous apprenons qu’il y a une piscine municipale et bien sûr, nous nous y rendons. Elle nous servira aussi de douche.

Nous nous y amusons une bonne heure ensemble. On me plonge par-dessus, par-dessous, le plongeon otarie, la bombe, et bien d’autres…

Sur le retour, nous achetons notre repas du lendemain midi + une glace en bâtonnet que nous dégustons sur un banc à la sortie du magasin.

Le soir, un bon repas végétarien nous est servi, donativo. Nous sommes 10 pèlerins sur 2 tables.

Nous discutons bien avec Patrice, très sportif. Il rénove des habitations, tous corps d’état mais voudrait revenir à ce qui l’anime le plus : s’occuper d’enfants sans parents, pour les aider.

En parlant de but de notre vie,

  • Louise voudrait « faire le mieux qu’elle peut »
  • Axel : « être lui-même »
  • Clément : « être libre, sans dépendance »
  • Moi : « être dans l’amour inconditionnel »

De beaux projets de vie !

Chacun reprend possession de son linge propre et sec, puis comme chaque soir, nous faisons tamponner notre crédential et réglons notre dû.

J’achète à Louise et Clément-Axel, un jeu de carte de pensées philosophiques, à tirer et méditer.

L’alchimiste leur offre aussi une carte plus grande avec la pensée de leur choix.

  • Clément et Louise choisissent : « Ecoute ton cœur, cela suffit »
  • Axel choisit : « Ose être toi-même ».

Enfin, après toutes ces belles pensées, dodo tous les 4 dans la même chambre, vaste et agréable.

Nous avons discuté ensemble du courage qu’il faut pour s’affirmer dans une position différente de celle des autres. Je prends mon frère, leur grand-oncle, en exemple qui, lors des 3ème mi-temps de son équipe de foot, était le seul à consommer du jus de fruit alors que pour les autres, les tournées étaient des boissons alcoolisées.

Lundi 14 août 23 : Navarrenx – Aroue : 20 km

Le petit-déjeuner est servi à partir de 6h 30 :  chocolat au lait, jus de fruit, pain grillé, beurre, confiture. Départ vers 7h 30.

Les discussions entre nous font que nous ne sommes pas assez attentifs aux marques du GR et parcourons un bon km avant de nous rendre compte de leur disparition. Aussi, nous revenons en arrière pour retrouver notre route.

Axel prononce souvent le mot « charismatique ». Ce terme visiblement lui plait. Une façon de se définir ? Il est un enfant doté d’une grande curiosité d’esprit, d’une sagesse hors de son âge, ainsi que d’un sens des responsabilités qui semble inné chez lui, et cela très naturellement, sans vantardise.

Axel prononce souvent le mot « charismatique ». Ce terme visiblement lui plait. Une façon de se définir ? Il est un enfant doté d’une grande curiosité d’esprit, d’une sagesse hors de son âge, ainsi que d’un sens des responsabilités qui semble inné chez lui, et cela très naturellement, sans vantardise.

Je lui demande quelles sont les qualités nécessaires pour pratiquer l’escrime : la réactivité, la maitrise de soi, la concentration. Je lui fais remarquer que ces capacités sont aussi essentielles au pilotage d’un avion.

Quand Louise « perd du terrain », nous chantons, pour l’encourager : l’homme de Cro-Magnon, les montagnards, dans la troupe…, 1km à pied ça use et Ultreïa, bien sûr, la chanson des pèlerins.

Louise chantonne souvent une chanson en Breton, qu’elle a apprise en CM2 à La Baule. Les garçons en ont marre de l’entendre. Moi, non, c’est comme le chant des oiseaux.

Nous attendons l’endroit providentiel pour notre repas. Enfin, une grande aire ombragée se présente avec des tables et bancs. Nous mangeons là notre salade composée, fromage et gâteau, restant de la veille, offert par le gîte.

Nous voilà repartis, quand un autre endroit providentiel s’offre à nous : une belle rivière, appelée Saison, dans laquelle les enfants vont se baigner et faire des ricochets.

Louise et moi arrivons tout juste à en faire 2, pendant que les galets des garçons traversent la rivière en une ribambelle de ricochets, comme s’il courrait sur l’eau.

Nous apercevons une fouine ou une martre.

Arrivés à Aroue vers 16h 30, nous faisons nos courses sur place, dans l’épicerie du gîte communal. Ce soir : 1kg de pâtes à la sauce provençale, un bleu de Bresse et de délicieuses glaces artisanales.

Le gérant du gîte, est aussi maître d’armes et discute « escrime » avec Axel.  Il nous dispense une visite guidée de l’église et nous donne des explications sur la pelote basque.

Il nous indique également un raccourci, pour économiser 2 km, demain matin.

Nous sommes généralement au lit vers 21h 30, aujourd’hui dans une chambre de 4 lits, simple et agréable.

Mardi 15 août 23 : Aroue – Ostabat : 22 km

Nous apprécions tous de partir les premiers, tôt le matin. Nous préparons un maximum la veille pour être discrets et vite prêts le lendemain.

Il est 6h. Durant ½ h nous marchons aidés de la lampe torche de mon tel portable. Nous nous arrêtons pour écouter chanter les loriots.

Nous trouvons cette fois, un beau tronc d’arbre providentiel pour prendre notre petit-déjeuner : lait et biscuits. Clément et Axel terminent les pâtes de la veille au soir ! faim oblige !

Avant midi, nous sommes confrontés à une côte raide, de 2 km. Clément et Axel partent en courant. Louise marche vite et court parfois. Quand elle est motivée, elle se montre sous un autre angle, son comportement est très différent.

Pour ma part, je monte doucement mais surement, transpire énormément car aucune végétation ne protége du soleil… « qu’il est long, qu’il est loin ton chemin papa… » disait la chanson de Joe Dassin.

Au sommet, la récompense : une chapelle, des arbres, des bancs, un point d’eau. Des familles et des pèlerins pique-niquent là. Nous aussi.

Avec le couvercle de la boite de pâté, Axel se coupe à l’index droit et saigne abondamment. Il passe son doigt sous le robinet d’eau. Je sors ma mini trousse de secours. A l’aide d’une gaze, il se fait un point de compression. Puis nous désinfectons et posons un pansement.

Les chaussures de Clément sont au bord de la déconfiture et je prie pour qu’elles tiennent le coup jusqu’à l’arrivée !

il faut dire qu’elles sont souvent mises à rude épreuves. Il aime sauter le plus haut et le plus loin possible, d’un point à un autre.

Comme tous les après-midi, il fait très chaud et les derniers kms sont éprouvants.

Heureusement, notre gîte, l’Hospitalia est juste à l’entrée du village.

Après les douches qui atténuent une bonne partie de la fatigue, nous allons faire les courses au village et en profitons pour visiter, en particulier l’église, dont le parvis est le seul endroit où il y a un peu de réseau, pour téléphoner aux parents.

Quand je mets ma casquette avec la visière à l’arrière pour me protéger le cou du soleil, mes petits-enfants m’appellent « mamie-racaille » ! et cela nous fait bien rire.

Le propriétaire nous offre l’apéritif en même temps qu’il tamponne les crédentials et encaisse nos règlements.

Ce soir : soupe et pâtes sauce bolognaise (préférées au riz), yaourt à la confiture, repas que nous partageons avec Jeanne.

Il y a des araignées au plafond de notre chambre et Louise craint de ne pouvoir dormir de la nuit, bien qu’elles soient de mon côté. Ses cousins lui demandent de paniquer en silence !

Ce soir encore, nous avons une vaste chambre de 4 lits et il faut calmer les rigolades pour trouver le sommeil.

Jeudi 16 août 23 : Ostabat  – refuge d’Orisson : 30 km

Comme prévu, nous partons à 6h. Après 1h de marche, nous longeons une nationale propice à faire du stop : on nous voit de loin, la vitesse est réduite à 50km dans le village, il y a de la place pour se garer.

Là, nous laissons nos 2 compères, qui sont heureux de passer à la vitesse supérieure, en cheminant à leur aise !

Cependant, pour nous, durant ½ h, aucun véhicule ne s’arrête. Nous changeons d’endroit pour un embranchement plus loin et là, de suite, une voiture nous prend en charge. Il s’agit d’un agriculteur, également mécanicien sur matériel agricole, très sympathique. Il va chercher son fils à St Jean pied de Port et nous discutons tout le long du trajet.

Dans cette très belle petite ville, nous nous rendons tout d’abord à la maison des pèlerins. Du personnel bénévole, venant des 4 coins de France et parlant plusieurs langues sont là pour renseigner  les marcheurs.

Ainsi nous obtenons toutes les explications pour notre montée, cet après-midi au refuge et pour l’étape du lendemain.

De plus, je reçois des documents qui me seront très utiles pour l’organisation du parcours en Espagne, l’an prochain.

C’est à cette adresse que nous avons RV avec les garçons.

Nous laissons nos sacs à dos chez eux et partons visiter la ville, dégagées du poids de nos bagages.

En route, nous achetons du bon pain et du jambon pour confectionner un sandwich + un gâteau Basque à la crème, afin de goûter aux spécialités de la région.

Vers 11h, avec Louise, installées sur un banc près de l’adresse du RV et commençant à manger, nous avons la surprise de voir surgir Clément et Axel, dans le quart d’heure. Ils ont marché très fort ! nous mangeons tous ensemble avant de repartir tous les 4.

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Cette montée dans les Pyrénées est particulièrement éprouvante. Heureusement qu’avec Louise nous avions seulement marché 4 km le matin.

Depuis le départ, c’est notre plus grosse épreuve physique, avec toujours l’impression que nous allons arriver. Mais non, encore des virages et des montées !

J’ai déjà effectué ce chemin en 2011, et je me rends compte que je n’avais pas souvenir de la difficulté de ce parcours, peut-être parce que j’avais 12 ans de moins !

Je chante pour nous donner du tonus. Quant aux garçons, leur fatigue ne se connait pas. Clément trouve même moyen de faire des pompes pendant les pauses !!!

De plus, impossible de voir le paysage, nous sommes dans le brouillard.

Les vaches sont en liberté.

Nous philosophons sur l’expression « se comporter comme un mouton ».

Ils sont souvent considérés comme peu intelligents. De fait, nous observons que les mouvements de l’un entrainent celui des autres.

Cependant, on pourrait plutôt mettre en avant leur sens de la solidarité, de la communauté. Ainsi, ils se protègent mieux contre les prédateurs. C’est sans doute la nécessité qui les amène à se comporter de cette façon.

Pour un esprit Français, plutôt contestataire, suivre bêtement le troupeau est un manque de personnalité. Être d’accord avec la majorité, devient un manque d’intelligence.

Nous sommes là dans des préjugés. Il est préférable de jauger le pour et le contre et d’éviter les généralisations.

Enfin, nous voilà arrivés. Logés dans un dortoir de 9 lits, nous le partageons avec une famille de 3 enfants.

Après les douches à jeton, 5 mn chacun, tout le monde s’endort en attendant le repas servi à 18h 30.

C’est dans ce refuge d’Orisson que nous nous sommes rencontrés avec Hélios, aussi il me rappelle beaucoup de souvenirs. Nous y étions revenus une fois ensemble lors d’un retour du Portugal.

La salle à manger du refuge est archi pleine, le repas très copieux et les discussions vont bon train. Les enfants goûtent le vin, une petite transgression bien appréciée.

Il est de coutume dans ce refuge, en fin de repas, de se présenter. Aussi, chacun ou chaque groupe, à leur tour, se lève et parle un moment de son pèlerinage.

L’anglais est le plus souvent utilisé, car un grand nombre de nationalités différentes se côtoient là. La renommée internationale de ce chemin est impressionnante.

Jeudi 17 août 23 : refuge d’Orisson (810 m) – Roncevaux : 17 km – 13 km de montée et 4 km de descente.

Le petit déjeuner est servi au refuge à 7h. Nos sacs sont prêts au départ.

Nous récupérons nos sandwichs commandés la veille + 1 banane chacun et nous voilà partis…dans le brouillard.

La pente est moins raide que la veille.

Petit à petit, nous passons au-dessus des nuages, le soleil éclaire tous les sommets alentours, c’est magnifique.

De nombreux troupeaux de vaches, chevaux, brebis paissent tranquillement.

Nous faisons une pause « admiration » vers la statue d’une vierge sur des rochers (1 100 m). La vue est à couper le souffle, à moins que ce ne soit l’effort !

Les paysages sont variés, cela va des forêts de hêtres verdoyantes aux crêtes escarpées, en passant par des pâturages.

Plus tard nous passons devant la croix Thibaut, qu’Hélios m’a demandé de photographier car elle nous rappelle des souvenirs forts.

Un peu plus loin, nous franchissons la frontière franco-espagnole. Il reste 765 km pour arriver à St Jacques de Compostelle.

Nous passons au col de Bentarte (1 344 m) et arrivons à la fontaine de Roland.

Il est 11h, tout le monde à faim et nous avalons là notre casse-croute.

Des monuments évoquent la bataille de Roncevaux, en 778, sous le règne de Charlemagne. Son neveu, le chevalier Roland a sonné très fort du cor pour alerter d’un guet-apens, mais il a trouvé la mort.

Le chemin, presque horizontal traverse une belle hêtraie qui nous garde à l’abri du vent.

Le point culminant est au col Lepoeder à 1 430 m d’altitude.

Des vautours fauves tournoient dans le ciel. Ces charognards prospectent le terrain en groupe à la recherche de cadavre.

Enfin se présente la descente. J’autorise Clément et Axel qui ont envie de courir à nous devancer, pendant qu’avec Louise, nous avançons à notre rythme.

Louise se gratte la chevelure et je prends conscience qu’elle doit avoir des poux. J’envoie de suite un message à son père afin qu’il prévoie un traitement.

Vers 14h nous sommes tous réunis à notre point d’arrivée, Roncevalles.

Hélios était parti à notre rencontre, mais sur un autre chemin. Renseignement pris en cours de route, il est revenu sur ses pas.

Le temps de faire tamponner nos crédentials et de visiter l’église aux magnifiques vitraux, nous prenons le chemin du retour, en nous partageant les 4h de conduite.

Finalement, nous ne sommes pas très fatigués. Notre corps s’est habitué aux efforts quotidiens.

J’ai découvert cette très belle traversée des Pyrénées. Le 21 juillet 2011, avec Hélios, nous étions restés dans le brouillard, la pluie, le vent, la boue et n’avions rien vu du paysage.

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Lors de nos conversations avec les uns et les autres, sur le chemin, nous entendons souvent que

  • ces jeunes ont de la chance d’avoir une grand-mère qui les emmène cheminer ainsi, qu’ils garderont toute leur vie de merveilleux souvenirs…
  • ou que j’ai la chance d’avoir des petits-enfants qui ont l’envie de marcher, le goût de l’effort. C’est tout à leur honneur.

C’est vrai dans les deux sens, et surtout nous nous sentons heureux ensemble.

C’est une joie de poursuivre ce chemin, de retrouver cette ambiance en pleine nature, entre nous et avec les autres pèlerins.

Nous partageons chaque instant, jour et nuit et durant un temps suffisamment long pour se re-connaître, au vrai sens du terme, refaire connaissance, et je prends la mesure de leur évolution.

En 12 jours, nous avons traversé le Gers, les Landes, le Béarn, le pays Basque, les Pyrénées, pas à pas. Nous avons eu le temps de nous imprégner de ces régions, de leur agriculture, de leur climat et de leur culture.

Merci aux parents et à Hélios qui nous facilitent l’organisation, pour nous permettre de vivre ces moments privilégiés.