VIA GARONA – de TOULOUSE ST-SERNIN  à ST BERTRAND DE COMMINGES

sur le Chemin de St Jacques de Compostelle 9 JOURS 169 Kms

3 pèlerins : Jean-Marie – Colette – Hélios

Un peu de géographie et d’histoire 

Aujourd’hui, la Via Garona est balisée comme GR®861 et un topoguide offre toutes les informations pratiques. Ce chemin est une nouvelle alternative riche de possibles rencontres avec les habitants. Elle vous permet, depuis Toulouse, de poursuivre votre itinérance vers Compostelle par le chemin du Piémont pyrénéen (GR®78).

Le fleuve Pyrénéen la Garonne, qui naît sur le versant espagnol, jaillit des contreforts de l’Aneto et du Val d’Aran, sillonne le territoire depuis la frontière franco-espagnole, du Comminges à Toulouse, jusqu’à son embouchure atlantique.

La Haute-Garonne, toute en longueur, épouse le corridor structurant de la Via Garona, qui relie Toulouse à Saint-Bertrand-de-Comminges sur 169 km. Balcon sur les Pyrénées, elle se déroule dans un écrin de nature. La Via Garona vous conduit à travers des cités médiévales jusqu’à Saint-Gaudens qui conserve une belle collégiale romane. L’architecture y est souvent de briques mais l’église de Valcabrère, en pierre, est un exemple étonnant de réutilisation des sculptures de l’ancienne cité gallo-romaine de Lugdunum Convenarum. Le village de Saint-Bertrand, dominé par sa cathédrale perchée ressemble à un Mont-Saint-Michel des terres, un lieu apaisant et hors du temps…

Tout au long de ce chemin, nous rencontrons des traces témoignant d’un culte à Saint Jacques particulièrement implanté : à Muret, à Cazères…  A Martres-Tolosane, une tradition historico-religieuse honore Saint-Vidian qui combattit les Sarrasins et fut un quasi contemporain de l’invention du tombeau de Saint Jacques en 813.

De l’idée : « Sortir du confinement » à l’organisation

Et si nous partions nous tester et nous mettre en forme sur cette Via Garona ? Certes si les chemins de St-Jacques sont familiers à Colette et à Hélios, Jean-Marie se sent aspiré à son tour par cet appel. Il est rassuré, par les talents d’organisatrice avérés de Colette, initiatrice et experte sur ces chemins dans ses accompagnements divers et variés (cf. la Gazette de Mamie Cocotte).

En cette période de la Covid et face à une météo incertaine qui aurait pu nous décourager, se présente enfin l’opportunité de nous lancer dans cette aventure, du samedi 29 mai au dimanche 6 juin 2021. Nous étions loin d’imaginer, à devoir composer avec les distances journalières et les difficultés d’hébergements, de par les nombreux gites fermés !!!

La solution a été de composer avec deux véhicules et dans l’ordre à chaque étape : 1/ un à l’arrivée : dépose le matin ; 2/ l’autre au départ : récupération le soir.

In fine loin d’être une contrainte, le plaisir de parcourir à nouveau par la route dans les 2 sens, cette délicieuse Via Garona qui nous a enchantés, et resserré notre fraternité.

Vendredi 28 mai 2021

Nous emmenons les 2 véhicules chez Serge et Corinne à Saubens. Ce sont de vrais amis de longue date qu’Hélios a rencontrés chez Guy et Danièle Paturet http://www.paturet.com en 2000, sur les cours de danse de salon. Leur maison savamment construite de A à Z par Serge est un musée en soi, un trésor d’ingéniosité architectural, qui allie le bon goût, à l’excellente cuisine, car non seulement Serge est l’homme à tout faire dans la construction d’une maison, mais aussi un chef en cuisine, qui mériterait d’être étoilé. A ses côtés, le sourire, la bonne humeur et le p’tit caractère pétillant de Corinne à l’esprit vif et enjoué qui fait tout son charme, …Oui Corinne qui ne comprend pas pourquoi nous voulons dormir dans notre voiture 5008 aménagée !!??!, alors qu’une magnifique chambre, est là à notre disposition. Elle nous fusille de son incompréhension, les bras lui en tombent : « Quand même !!! » s’exclame telle.

Serge nous ramène au rebirth : nous travaillons notre souffle auprès de Christine DELAFOULHOUSE, https://www.rebirth-toulouse.pro, une mise en forme avant le grand départ. Notre ami Michel venu s’y initier nous ramène le soir à notre appartement. Et oui, nos véhicules sont basés à l’arrivée de notre 1ère étape. Cela donne déjà une petite idée du comment nous nous sommes organisés.

Alors au fil du fleuve en le remontant, de Toulouse à St Bertrand, voilà notre parcours chronologique dans cet espace-temps hors du temps et du confinement : un vrai bonheur d’immersion dans cette richesse naturelle, le tout finement préservé et hautement pédagogique, alternant bords du fleuve et coteaux dominants riches en histoire, et en symboles culturels. 

Un beau parcours initiatique offrant à chacun selon sa sensibilité, de réfléchir sur l’importance de la biodiversité, la protection de la flore et de la faune, en se confrontant aux éléments fondateurs essentiels de la vie en toutes choses à travers l’air, le feu, la terre, et l’eau : un chemin ou règne un esprit porteur de bonnes énergies naturelles.

Samedi 29 mai 21 /Toulouse – Saubens : 23 km

Rue du Taur

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Nous partons sous une petite pluie fine. À 8h15  à la basilique Saint-Sernin nous faisons tamponner nos crédenciales (Carnet que le pèlerin doit faire tamponner au fil des étapes d’un pèlerinage, qui lui sert de viatique dans les hébergements qui leurs sont réservés). Du côté de l’Oncopole, nous croisons Didier qui a déjà marché sur les chemins de Compostelle. Peu après, les semelles des chaussures de Jean-Marie se sont décollées !!! Cherchons chausseurs / Sachant chausser / Vite et bien !

A vol d’oiseau, Décathlon Portet, n’est pas loin, mais par rapport au chemin, va-t-on s’en éloigner ? ? La providence est avec nous, nous y passons tout près, Jean-Marie s’en achète une nouvelle paire : le voilà « ferré » comme avant les chevaux, il va pouvoir cavaler…1er pique-nique, ça y est l’esprit du chemin nous anime. Y a-t-il un hasard ? Nous nous apercevons que la maison de Serge et Corinne où nous avons garé nos deux voitures, et chez qui nous allons passer la 1èrenuit se trouve exactement sur le chemin de Compostelle. Ils pourraient facilement en faire un superbe gîte d’étape …de luxe. Car nous profitons de leur jacuzzi, de leur terrasse, et tout le confort qui va avec, très appréciable après cette 1èrejournée de marche.

Un repas gastronomique nous est offert. Des feuilletés à l’apéritif. Une tarte aux fruits de mer, du cabillaud à la vanille et son risotto, fromage, tarte aux pommes et poires. Qui dit mieux ?

Nous avons beaucoup parlé du fonctionnement de Serge un surdoué, de son efficience dans sa manière à lui, de construire. Son métier : cuisinier. Mais au fil des ans une passion : la construction. Aujourd’hui un maître-expert en bâtiment, l’homme qui sait tout faire, un sens aigu de la trouvaille ingénieuse, le fruit de ses longues années d’expériences et de créativité. Hélios savoure son haut potentiel, discret, humble, qui s’observe et prend corps et âme, et ne se dévoile que dans le secret des confidences, où chacun se livre, sur le chemin, ou lors des partages dans les gites d’étapes : la magie du chemin opère aussi chez eux.

Jean-Marie va retrouver sa superbe chambre, et au-delà des « quand-même » de Corinne résignée, nous dormons dans notre voiture : pas tout à fait le top. Nous avons trop mangé, et trop savouré ce repas finement cuisiné…. Et en plus, il y a des moustiques : eux aussi, ils se sont finement régalés !

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Dimanche 30 mai 21 / Saubens –  Mauzac :  18 km

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Après un excellent petit déjeuner entre amis, Corinne nous emmène à Mauzac où nous laissons une voiture (lieux d’arrivée) puis à Rieux-Volvestre, au camping où nous dormirons le soir. La noria des voitures une à l’arrivée, l’autre au départ commence. Car, en effet, Corinne nous ramène à Saubens, pour prendre le départ : il est 11h30.

A Muret, nous achetons notre pique-nique et mangeons notre pâté jambon fromage sur une belle pelouse pleine de pâquerettes en bord de la Garonne. Il fait beau et même lourd, mais sans pluie. Sur les hauteurs St Amand.

Avant Mauzac, nous évoquons à la cantonade, la possibilité de rencontrer Caroline et Alain B… qui habitent cette commune. Nous sommes en contrebas d’un vallon. Vous le croiriez ? En haut, nous tombons dans les bras de Caroline qui se promène avec sa sœur et sa mère. Une belle synchronicité !!! La providence est encore avec nous.

Nous arrivons à 18h. Colette se sent plus fatiguée que la veille malgré les 5 km en moins. Ce qui vérifie que les heures de marche l’après-midi comptent double en fatigue.

À Mauzac nous nous sentons en grand appétit. Sur la terrasse d’un restaurant, de bonnes et succulentes pizzas, nous régalent, avant de rejoindre le camping de Rieux.

Lundi 31 mai / Mauzac – Carbonne : 16 km

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Levés à 6h30, départ à 9h, petit déjeuner et déplacement des voitures compris.

Nous passons le village de Montaut, Capens, Marquefave, sans épicerie ouverte.

Nous finissons nos restes de fromage, amandes, pommes.

Nous arrivons à Carbone vers 15h30.

Après récupération de la voiture du départ, nous allons faire les courses pour un bon repas du soir au camping de Rieux :  melon, entrecôte, salade de mâche, petits suisses et confiture, le tout accompagné de bière. En véritables épicuriens, les 3 pèlerins ne se laissent pas abattre.

Colette lave un peu de linge qui sèche à même le sol sur l’herbe. Les habitudes de vivre dehors reviennent vite : bonheur de manger au soleil, au vent, au milieu de la nature en écoutant les oiseaux.

Nous allons marcher au bord du lac et rencontrons un homme qui nous conseille d’aller un peu plus loin voir un couple de cygnes et ses petits. En effet c’est très beau. Il nous demande si c’est la foi qui nous pousse à marcher sur les chemins de Compostelle. Et nous parlons de spiritualité sans dogme. Lui aussi a la foi, nous la ressentons, mais nous ne saurons pas si « chapelle il y a » dans son chemin à lui. Belle rencontre éphémère qui anime dans l’instant présent : le cœur, le corps, l’âme et l’Esprit.

Mardi 1 juin 21 / Carbonne – St Julien sur Garonne : 16 km

Cette nuit nous avons très bien dormi et cela nous a fait beaucoup de bien. On récupère dans ce camping au bord de l’eau, du fleuve dame Garonne.

Après un bon petit déjeuner et avoir fait le ménage nous quittons ce lieu de ressource ensoleillé et verdoyant.

Une voiture à St Julien, l’autre à Carbonne, notre ville de départ : visite de La Chapelle St Jacques.

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Le trajet est très agréable. À plusieurs reprises nous enfilons et enlevons nos capes et veste de pluie : nous composons avec le temps, le vent, le tout-venant.

L’arrivée sur Rieux particulièrement ensoleillée, donne toute sa splendeur à la brique foraine, avec le pont et sa magnifique cathédrale extraordinairement belle. De superbes moments de grâce.

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Nous trouvons seulement un traiteur ouvert et nous achetons chacun une portion de pâtes au chorizo, accompagnée de chips que nous dégustons dans le parc.

il y a des pieds nickelés et des pieds pleins d’ampoules. Jean-Marie sur un chemin de Lumière…

Et nous voilà à l’étape de St Julien plein de lumière, le soleil nous éclaire

Hébergement à Martres-Tolosane. Suite à réservation, Séverine nous reçoit dans son gîte. Excellent accueil.

Mme et M. MOLINARI PATINO 41 Rue Saint-Roch 31 220 Martres-Tolosane 07.81.97.08.15 la.maison.saint.roch@gmail.com Gîte de groupe & chambre d’hôte.

Séverine est très sympathique. Un gite à conseiller. Elle nous permet de dormir dans la voiture, dans son jardin et de prendre notre douche. Jean-Marie dort dans le gîte en demi-pension. Aussi nous prenons avec plaisir, le repas du soir et le petit déjeuner chez elle. Deux jeunes travaillent pour Eiffage et nous parlent longuement de leur travail sur les barrages et les ponts.

Au menu du soir : tarte aux champignons, poulet rôti, gratin de pommes de terre et oignons, crumble aux prunes. Au petit matin, Colette s’exclame  : « J’ai encore trop mangé et peu dormi ».

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Mercredi 2 juin 2021 / St Julien sur Garonne – Boussens : 21 km

La nuit a été particulièrement pluvieuse : l’humidité nous enveloppe.

Nous déjeunons avec Hans et Lucas. Hans est chef d’équipe, et Lucas, avec son béret Basque, est apprenti niveau licence. Nos échanges sont fort sympathiques. Le petit déjeuner aussi est très conséquent avec des yaourts maison de compétition.

Aujourd’hui le terrain est très plat, nous marchons longtemps droit devant nous, sur le bord sud du canal puis sur le bord nord. A notre gauche, nous voyons de temps à autre, la Garonne qui serpente dans ses méandres.

Sur la route, nous rencontrons et discutons avec un homme qui fait de l’aéro modélisme. Jean-Marie et lui pilotent des avions de tourisme, ils partagent une passion commune.

Plus loin nous discutons avec Nadia une jeune femme avenante, très ouverte, qui voulait nous inviter à manger chez elle, pour le plaisir de l’échange. Il est 10h30 et ce ne serait pas adapté d’accepter : débarquer à trois de façon impromptue…Nous n’aimons pas gêner, c’est dans nos gênes. Cependant nous lui proposons table d’hôte chez nous à Toulouse pour donner une suite possible à cette générosité du « cœur ».

À Cazères, nous faisons les courses à l’Intermarché. La ville en bord de Garonne est très belle, en particulier l’église. A Palaminy, sous un préau, nous mangeons sur deux bancs, l’un en face de l’autre, nos tomates, salade composée et yaourt. Nous sortons par la porte fortifiée.

Dans l’après-midi, nous longeons au pied de la digue le canal hydroélectrique sur une longue distance. Une journée « canalisée » sous un ciel gris. Puis nous traversons Martres-Tolosane qui signifie « martyrs toulousains », cette magnifique ville en circulade, son église, et ses ateliers de faïence.

Un homme, à qui l’on demande combien de km il reste pour arriver à Boussens, nous annonce 3,5 km. En fait, il s’agit plutôt de 2km, mais le chemin n’est pas fauché et dans ces hautes herbes, il est plus difficile d’avancer.

Le soir, au gîte, chez Séverine, nous avons une plancha avec 3 sortes de viandes, et des courgettes à griller. Colette boite, aussi dans la nuit elle se passe régulièrement des huiles essentielles gaulthérie et eucalyptus citronnée, en espérant être en forme au matin. Jean-Marie compose avec ses ampoules qui lui ornent ou éclairent à leur manière, orteils et plantes de pieds, il les traite méticuleusement au tégaromme une huile efficace pour traiter les peaux agressées.

Jeudi 3 juin 21 / Boussens – Arnaud-Guilhem : 15 km / Une journée…sans….

Malheureusement Colette boite toujours. Impossible d’envisager de marcher. Que décide-t-on ? Faire un break, rester au gite pour les 2 éclopés, suivre en voiture …. ?

Avant de quitter le gîte Helios a l’idée de demander à Séverine si elle connaît un ostéopathe.

Oui le sien, elle nous le recommande, de sa part, et : « Il est très bon », nous dit-elle.

Colette lui téléphone et oh miracle, il peut la prendre le soir même, à 17h30 !

Nous logeons au gite communal de St Martory, donnant sur la cour intérieure ; il est royalement aménagé, spacieux, du grand luxe.

Hélios est déposé à Boussens sur la place centrale, lieu d’arrivée de la veille : il chemine seul.

Jean-Marie et Colette, restent au gîte de Saint-Martory ; ils font le choix de se reposer pour la journée.

Leur temps passe vite. Après avoir fait les courses pour le soir : gaspacho, saumon et poêlée de légumes, yaourt et abricots, ils récupèrent Helios à l’arrivée : Arnaud-Guilhem.

Il est passé par St Martory après s’être fait copieusement dévorer par des nuées de moustiques affamés, pendant son pique-nique, juste avant sur la descente.

Helios commence à préparer le repas, se douche, Jean-Marie « garde les lieux » et s’affaire en cuisine.

Colette et Hélios se rendent à Cazères chez l’ostéopathe. Benjamin, très accueillant, les reçoit. Voilà Colette rassurée.

Il s’agit de contractures, dues au fait de ne pas avoir étiré les muscles en fin de journée. Elle avait très peur pour ses prochaines expéditions, avec ses petits-enfants, et pour accompagner un ado pour le compte de l’association d’aide à l’enfance prévue en début septembre. Au retour elle continue scrupuleusement les étirements conseillés et s’applique gaulthérie et eucalyptus citronnée plusieurs fois dans la nuit. Ouf ! tout le monde respire et s’étire 2 fois plutôt qu’une : la leçon est intégrée.

Benjamin lui a dit une chose importante : « Même si vous avez mal, vous n’aggraverez pas votre cas ». Hélios présent salue son professionnalisme dans sa pédagogie rassurante, bienveillante, thérapeutique à elle seule : « Il a marqué nos esprits, d’âme à âme, nous ressentant sur les mêmes fréquences vibratoires, waouh, quel bonheur, tapis rouge, il est là l’Esprit du chemin… »Benjamin FARINES Ostéopathe à CAZERE

Vendredi 4 juin 21 / Arnaud-Guilhem – Estancarbon : 20 km

Au matin, même en ayant encore quelques douleurs, Colette arrive à marcher sans boiter. Aussi elle décide de repartir. Dans la foulée, Jean-Marie aussi. Une voiture à Arnaud-Guilhen, l’autre à l’arrivée à Estancarbon, puis nos 2 voitures au gite d’étape à St Bertrand de Comminges, lieu d’hébergement, pour les 2 nuits suivantes.

Levés vers six heures pour nous rendre opérationnels à 8h30. Dès la sortie d’Arnaud-Guilhem, il commence à pluvioter, puis à pleuvoir de plus en plus fort et ainsi toute la journée : il pleut des cordes, des trombes d’eau nous submergent. Helios et Jean-Marie ont leur cape de pluie, Colette une veste. Elle fait le constat qu’elle se protège bien sans l’inconvénient de la manipulation pour enfiler les capes, pas toujours évident et d’éviter la transpiration. De plus son sac à dos possède une housse imperméable

Vers 13 heures, les pieds trempés comme des canards, nous mangeons notre salade composée et nos fruits secs, sous le petit abri d’une agence postale à Labarthe -Inard. Des rideaux de pluie nous enserrent. Nous repartons, et malgré ce temps, Colette est joyeuse, tellement soulagée de pouvoir remarcher aussi vite. Et les 3 pèlerins philosophes composent dans ces intempéries : des trombes d’eaux, des coups de tonnerre, les routes dégorgeant leur trop plein, les chaussures gorgées d’eau faisant flip, flap, flop dans les flaques, et sur les chemins boueux et glissants !!! Personne ne s’en plaint dans le « Je SUIS ce que je SUIS » – Être et Suivre l’impermanence de l’instant. Courbés avançant fermement, à l’image des tortues Ninja dans cette grisaille ambiante, chacun compose avec son JE SUIS du moment et chacun se raconte, pour Hélios : « Il pleut il mouille c’est la fête à la grenouille ».

A l’arrivée d’étape, la 5008 fidèle au poste à Estancarbon, nous attend, pour nous conduire à la voiture de Jean-Marie au départ ce matin : elles sont notre trait d’union sur le chemin, nos abris, nos amies, un réconfort, ravis et heureux qu’elles nous prennent en charge, un soutien car nous sommes trempés de la tête aux pieds.

Arrivés sur le coup des 15 heures à Saint Bertrand de Comminges, nous sommes chaleureusement accueillis par Maïté du Japon, comme elle se dénomme. Nous allons pouvoir nous installer tous les 3 au presbytère. Colette et Hélios, au lieu de dormir dans leur voiture comme prévu, peuvent y prendre pension avec Jean-Marie qui avait sa réservation. Dans nos chambres, il y a des radiateurs électriques : les chaussures bourrées de papier journal pour éponger l’eau, et les vêtements épars dans la pièce, vont petit à petit libérer leur trop plein d’humidité.

Nous allons visiter la partie accessible au public de la cathédrale. L’orgue est impressionnant.

Maïté du Japon nous a préparé un repas asiatique gastronomique – recette du Japon. Au repas du soir, nos discussions sont passionnantes. Née d’un père breton et d’une mère japonaise, Maïté a été appelée à l’âge de trois ans et demi. Régulièrement elle « entend de ses guides », le programme qu’elle doit suivre. Son fil conducteur : « Aimer les autres comme soi-même ». « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé » a dit Jésus.

Samedi 5 juin 21 / Estancarbon – Pointis de rivière : 19 km

Nous sommes surpris de voir des cigognes dans leurs nids.

Et chemin faisant, nous rencontrons Christine, bientôt à la retraite.

Elle est partie des Pyrénées, pour la Belgique, à pied, avec son chien. Ce dernier est autonome, il porte sa nourriture sur son dos. Ils dorment sous tente. Elle pense arriver en Belgique dans trois mois et demi.

À Saint-Gaudens, nous achetons notre pique-nique sur le marché : saucisson et fromage.

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L’étude de la carte par Jean-Marie, nous permet de nous accorder quelques raccourcis.

Au gîte nous discutons encore, toujours plus et passionnément avec Maïté. Ce soir nous avons Romain avec nous. Il est parti de Paris il y a un mois et demi. Il a 39 ans, est musicien.

Nous allons aider Maïté à préparer la salle pour l’office. Elle nous fait visiter les lieux avec les explications. Ce soir encore le repas est particulièrement savoureux.

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Soins des pieds – Pour le pèlerin il est très intéressant de s’enrichir des expériences des autres. Voici un conseil appris au gite de St Bertrand pour soulager les pieds. On peut épaissir les semelles dans les chaussures en ajoutant des couches de serviettes hygiéniques. Cela permet d’ajuster les chaussures aux pieds comme dans un chausson bien fourré. C’est ce qu’a fait Jean-Marie à St Gaudens pour continuer son chemin.

Dimanche 6 juin 21 / Pointis de rivière – St Bertrand de Comminges : 15 km

Le temps est idéal : ni trop chaud ni froid. La nature est très belle, les oiseaux, de toutes sortes, chantent à gorge déployée. Jean-Marie nous a initiés tout le long du chemin sur l’observation des oiseaux, leurs chants, leurs cris et nous apprenons à les nommer.

Colette ne ressent aucune douleur corporelle. Saint-Bertrand fin de notre périple nous accueille sous un soleil rayonnant, auréolé d’un magnifique ciel bleu. Cela anime le corps, le cœur, l’âme et l’esprit, en aiguisant nos appétits.

Aussi dès notre arrivée « conquérante » sur les marches conduisant à la cathédrale, nous allons manger le plat du jour au restaurant juste au pied des escaliers : salade galette glace café boisson.

Aussi dès notre arrivée « conquérante » sur les marches conduisant à la cathédrale, nous allons manger le plat du jour au restaurant juste au pied des escaliers : salade galette glace café boisson.

En hommage à Saint-Jacques de Compostelle, qui a guidé nos pas de Toulouse-Saint-Sernin à Saint-Bertrand de Comminges en remontant les méandres du fleuve sur le chemin de la Via-Garona, voici la prière qui lui est dédiée. A chacun d’y adapter à travers les symboles dogmatiques, sa propre sensibilité spirituelle : « Ainsi soit-il »

à Saint-Bertrand

Toi qui as consacré ta vie à ramener la trêve de Dieu,

À défendre et aider les plus pauvres,

À réformer l’Église et la société ;

Aide-nous à te prendre comme modèle,

Alors que la paix est toujours fragile,

Que la pauvreté gagne du terrain autour de nous,

Et que notre Église engage toutes ses forces

Dans un vaste mouvement de nouvelle évangélisation

Un peu d’histoire / source wikipedia

Bertrand de Comminges (ou Bertrand de L’Isle-Jourdain) né à L’Isle-Jourdain, Gers, vers 1050 et mort à Lugdunum Convenarum (Comminges) en 1123, évêque et patron de Comminges.

On l’honore le 16 octobre. Il était lié à la famille des comtes de Toulouse, étant en particulier le cousin de Guillaume IV et de Raymond IV de Saint-Gilles1.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_de_Comminges

À la prise de notes Colette

À la géolocalisation Jean-Marie

À la rédaction Hélios

Publication  – Colette/Jean-Marie/Hélios