LE JOURNAL  DE COLETTE …….. AU FIL DU QUOTIDIEN

 18 février 2023                    28 février 2023

.

Samedi 18 février 2023 : Oruro – carnaval

Nous étions sur les gradins à nos places à 9h et déjà le défilé avait commencé.

En tout, pendant 2 jours sur plus de 20h, 28 000 danseurs et 10 000 musiciens défilent sur 4 km du parcours.

Pris par l’ambiance, nous avons envie de tout retenir par des photos et des films, et aussi de partager avec nos proches en leur envoyant.

La profusion des costumes riches en couleurs et représentant des personnages originaux est hallucinante.

Les danses traditionnelles de toute la Bolivie sont représentées.

Avec ses 36 langues régionales en plus de l’espagnol, la Bolivie est riche d’une grande mosaïque de peuples : Quechuas, Aymaras, métis et descendants d’esclaves.

A l’origine, le carnaval d’Oruro était une célébration en l’honneur d’Ito vénéré par le peuple Uru. Lorsque les Espagnols ont pris le contrôle de la ville au 17ème siècle, ces festivités ont été interdites.

Pour contourner ces restrictions, les indigènes ont masqué les représentations des dieux andins derrières des icônes chrétiennes, la vierge à la place de la Pachamama par exemple.

La Bolivie est un des rares pays à avoir su conserver intactes ses traditions et coutumes en marge du monde moderne.

Dans le défilé nous avons aussi apprécié des préventions contre l’alcool, la violence de la part des représentants de la loi.

Les jets de mousse fusent de toutes parts, surtout des enfants entre 5 et 10 ans, mais pas que.

Renato nous avait averti. Il n’y a pas trop de délinquance mais plutôt des gens qui boivent de l’alcool et qui font n’importe quoi, donc profiter du carnaval plutôt le matin.

Aussi vers 16h, sentant que l’ambiance dégénère, nous nous éclipsons de la fête. Cela fait tout de même 7h de spectacle !

A midi, nous avons pris un bon repas juste derrière les gradins.

Dimanche 19 février 2023 : Oruro : carnaval

A 10h nous sommes à nouveau sur les gradins. Mais aujourd’hui, au lieu de tout vouloir garder à l’aide du mobile, nous nous laissons porter ou plutôt emporter par le rythme, tapons des mains et bougeons notre corps.

Lorsque nos regards se croisent avec les artistes, nous leur montrons nos pouces et leur envoyons des baisers. Ils sont heureux d’être reconnus dans leur beauté et leur art et redoublent d’énergie, que nous partageons en retour +++.

Certains viennent nous prêter un instant leur coiffe, nous font toucher leur bâton, comme un talisman.

A deux reprises des musiciens mettent leurs cymbales entre les mains d’Hélios. Ils nous invitent à venir danser avec eux un moment. C’est vraiment la fête !

C’est magique.

Leur costumes, remplis de perles, de pierres scintillent au soleil. Leurs couleurs, toutes plus vives et chatoyantes les unes que les autres, défilent merveilleusement sous nos yeux.

Après un bon repas dans le restaurant d’Aidee juste derrière les gradins, la voici sur la photo avec sa belle soeur Corina, nous reprenons nos places et retrouvons nos voisins ; nous faisons la connaissance d’Alejandro, assis à côté de nous, de sa femme Paola, et de leur fille Meche (Mercédès). Ils habitent Cochabamba. Nous y allons demain, en bus.

Il nous avertissent alors que demain, il n’y a pas de bus et nous proposent de nous emmener ! Incroyable ! nous nous sentons guidés !

Alejandro parle français, sa mère a vécu 18 ans à Paris. Il y a passé 1 an et en nous rendant service, il rend aux français tout ce qu’il a reçu d’eux, me dit-il.

Encore une fois, je me répète, mais c’est impressionnant, les français sont très appréciés dans ces pays d’Amérique Latine.

Par contre me dit-il, les Espagnols sont considérés comme des méchants. Et pour cause ! L’histoire est encore présente.

Lundi 20 février 2023 : Oruro – Cochabamba : 214 km

Vers midi, Alejandro et sa famille viennent nous prendre dans leur camionnette à notre logement.

Une étape de 4h pendant laquelle nous discutons beaucoup, dormons un peu aussi.

Alejandro est anthropologue, mais dirige une équipe pour en extraire le minerai.

Paola est orthodontiste et vend aussi des friandises qu’elle fabrique elle-même.

Ils nous demandent notre programme à Cochabamba : rien de précis pour l’instant, nous allons voir sur Internet avant de nous lancer à la découverte sur le terrain.

Ils nous invitent chez eux, demain au sein de leur famille ! Nous sommes bluffés par leur générosité de cœur, et leur sens du partage, de l’entraide. C’est un jour de grande fête nationale religieuse dédiée à la Pachamama. C’est pour cela qu’il n’y a pas bus, ce sont des jours fériés.

Arrivés à Cochabamba, de nombreuses camionnettes remplies de jeunes à l’arrière s’amusent à jeter de l’eau sur les passants, ce qui fait beaucoup rire Paola. Nous veillons à avoir les vitres du véhicule fermées.

Notre logement nous convient parfaitement et nous partons faire nos achats alimentaires. Au retour, nous avons du mal à retrouver « notre chez nous » et y arrivons à force de demander. Il faut dire que les rues ne sont pas toujours nommées et qu’il fait nuit !

Mardi 21 février 2023 : Cochabamba 

Cette ville est à 2 558m d’altitude : 1 200 m de moins qu’Oruro, se connait sur mon bien-être respiratoire ! Avec environ 860 000 habitants, elle fait partie des 3 plus grandes villes du pays.

Elle est située dans une vallée de terres fertiles, au pied d’une chaine de montagnes, avec 2 collines dont l’une sur laquelle se trouve le Christ de la Concorde, visible de n’importe quelle partie de la ville.

Vers 10h, la famille vient nous chercher et nous passons ensemble au super marché faire quelques achats :  du vin, du champagne (pas Français, nous n’en avons pas trouvé) de la glace, des fleurs … Nous serons 12 à table.

C’est la fête du mardi de C’Halla. Les familles se réunissent pour honorer la Pachamama.

Tout d’abord, nous nous rendons chez la mère et le beau-père d’Alejandro : Yolanda et Julio. Nous allons ainsi passer chez chacun des invités avant d’aller tous manger chez Alejandro et Paola.

Nous nous annonçons devant leur maison par une salve de pétards. Ils nous ouvrent et nous arrosent d’eau, une manière de nous bénir (je commence à comprendre les arrosages des jeunes, la veille, des camionnettes, en ville).

Yolanda et Julio « nous décorent » en nous entourant le cou de serpentins, la maison est aussi décorée de cette façon.

Dans le jardin, l’offrande à la Pachamama est déposée sur les braises et se consume doucement, pendant que nous en faisons chacun le tour en arrosant le sol de quelques gouttes d’eau.

L’ambiance est très joyeuse.

Yolanda parle un peu français, nous mélangeons les langues et arrivons très bien à nous comprendre. Nous buvons un coup chez eux, puis partons chez sa fille Petruschka, professeure de français.

Mêmes rituels de pétarades, d’arrosage et de décoration, puis nous allons chez son fils Heltham et sa belle-fille qui habitent juste à côté. Elle attend un bébé pour fin juin. Ils sont mariés civilement depuis peu et font le mariage religieux samedi. Petruschka voudrait que nous y assistions. Mais ce jour-là, nous serons partis.

Puis, chez Alejandro, toute la famille s’active à la préparation du repas. On joue aussi au crapaud, un jeu d’adresse en attendant que tout soit cuit à point.

Tous les plats sont mis sur table en même temps : la salade de tomate et oignons, les saucisses coupées en petits morceaux, la viande de bœuf, la viande de porc, les pommes de terre, les patates douces, le maïs.

Chacun se sert, tout est très bon et les discussions vont bon train.

S’en suit une fin d’après-midi déjantée avec danse, en couple ou tous ensemble.

Une jeune femme enceinte de 5 mois et son mari nous offrent une belle démonstration de « la diablada ».

D’ailleurs nous sommes tous « endiablés » et nous nous éclatons à rire, danser, chanter, discuter. Des moments inoubliables de partages qu’il est impossible de décrire tant leur teneur en émotion de joie et en sentiment d’amour est grande.

.

Mercredi 22 février 2023 : Cochabamba 

Alejandro a mandaté son frère pour conduire et nous ramener à notre appartement vers 20h. Lui et sa sœur Petruschka nous raccompagnent aussi et nous avons bien l’intention de rester en contact. Désormais nous avons une famille bolivienne dans notre cœur, et « près de  nous ». Quel bonheur !

Après une journée aussi pleine et riche, nous avons besoin de nous remettre de nos émotions. Il nous tient à cœur de communiquer à notre famille d’accueil, toutes nos coordonnées. Et cela nous fait du bien.

Dans l’après-midi, nous allons marcher jusqu’à la place centrale, très agréable. Nous trouvons l’office de tourisme et un plan de la ville.

De là, nous poussons jusqu’au terminal des bus et prenons nos billets pour La Paz, samedi.

Nous remarquons des petits braseros devant chaque commerce. C’est aujourd’hui leur jour pour faire offrande à la Pachamama.

Des jeunes se lancent des bombes à eau, la ville est très animée.

A notre retour à l’appartement, nous finalisons avec Mili, notre prochain séjour guidé à Rurrenabaque.

Jeudi 23 février 2023 : Cochabamba 

Ce matin, nous montons par le téléphérique qui mène en haut de la colline San Pedro, où se situe la statue du Christ de la Concorde, qui veille sur la ville.

Elle mesure 34,2 mètres de hauteur, pèse 2200 tonnes et culmine à 2840 mètres d’altitude.

C’est la plus grande sculpture représentant le Christ dans le monde, dépassant même celle de Rio de Janeiro (pour les embêter, sans doute !)

De là-haut, autour du Christ, on a une très belle vue à 360°, sur la ville et les alentours, (1,8 millions habitants avec l’agglomération) on se rend compte de son immensité, il y a même un lac au sud.

Dans l’après-midi, nous allons à pied au centre historique, représenté par la Place du 14 septembre, tout en arcades. On y découvre autour, les édifices les plus importants : cathédrale, église, préfecture, municipalité…

Au milieu de la Place se trouve la Fontaine des Trois Grâces et la Colonne des Héros surmontées d’un condor de bronze, un des symboles de la Bolivie. C’est le lieu de rencontre et de détente avec beaucoup de pigeons que les habitants ont plaisir à nourrir.

Nous avons aussi assisté à la sortie de collèges. Les élèves portent des uniformes.

Cela nous rappelle des souvenirs de notre jeunesse !

En route, nous avons remarqué un groupe de jeunes apprenant à danser, dans un parc. Cela semble assez courant et c’est très agréable à regarder.

Vendredi 24 février 2023 : Cochabamba 

Nous avons porté notre linge dans une lavanderia. Le prix est fixé au poids du linge et nous revient à environ 6€

Je vais aussi chez le coiffeur pour une coloration, champoing et coupe : environ 11 €. Je crois que l’on peut facilement diviser par 4 les prix français.

Dans l’après-midi, nous rendons visite à Corina, une personne que nous avons aussi rencontrée au carnaval et à qui nous avions promis une visite à Cochabamba.

En discutant, nous nous apercevons que nous avons une partie de notre histoire très semblable.

Un cancer dû à des souffrances en couple qui se soldent par un divorce et une guérison grâce à des méditations et à des pensées positives… Vive la vie !

Corina fait sécher des fruits (bananes, oranges, mandarines, ananas, raisins) de manière très naturelle et les vend. Aussi nous en faisons provision.

Nous venons de réserver notre hôtel pour notre dernière étape à La Paz ; et cela fait tout drôle de commencer à penser au retour. Finies les grandes vacances, bientôt la rentrée !

J'aime ces bus atypiques, pétaradants aux couleurs chatoyantes, et en même temps, hélas polluants!

Samedi 25 février 2023 : Cochabamba 

A notre surprise, c’est jour de carnaval, aujourd’hui, dans cette ville. Tôt le matin, le tambour résonne.

La Bolivie est célèbre pour ses carnavals qui remplissent tout le pays de joie, de couleurs, de musique et de danse. Sans l’avoir voulu, nous avons la chance d’être dans ce pays à cette époque.

Celui-ci est également connu sous le nom de Carnaval de la Concorde, c'est la principale fête avec des milliers de personnes appréciant joyeusement les danses et les jeux d'eau.

Il existe même un défilé des animaux de compagnie, auquel nous n’avons pas assisté, mais qui aurait attiré notre curiosité. Il s’agit de sensibiliser la population à adopter des animaux plutôt qu’à en acheter.

Ce défilé est très populaire, rien à voir avec celui d’Oruro. En partie costumé, les gens défilent comme ils veulent, beaucoup de jeunes, qui s’aspergent à la bombe blanche. Les fanfares ont leur place, mais moins nombreuses, moins cadencées, moins percutantes. Mais c’est la fête, beaucoup de monde assis sur des chaises, protégés du soleil plombant. Entre autres, nous avons vu parader les différents corps d’armée, dans des grandes manœuvres, particulières !

Dimanche 26 février 2023 : Cochabamba à 2 558 m– La Paz à 3 625 m – Rurrenabaque à 274 m

Nous partons à 21h 30 en bus, de Cochabamba pour arriver vers 5h ½ à La Paz. 8h de bus durant lequel nous avons peu dormi.

Un taxi nous emmène vers un autre terminal de bus de La Paz. Là, nous attendons 16h pour un nouveau départ vers Rurrenabaque.

J’ai un gros rhume, qui parait d’origine allergique, vus les éternuements… c’est la 1ère fois de ma vie.

Nous déambulons dans les rues, un immense marché. Pour ma part, je me traine…

Le téléphone d’Hélios ne capte pas internet malgré la recharge effectuée. A force d’aller de l’un à l’autre, nous trouvons un technicien qui règle le problème.

Nous entrons dans un temple Jesucristo. Nous sommes accueillis avec empressement. C’est la fin de leur « réunion ». On nous présente 3 jeunes pour discuter avec nous, prosélytisme oblige. Hélios affiche rapidement et habilement notre foi universelle, sans chapelle. Visiblement, ils recrutent !

Enfin 16h arrive, nous montons dans un mastodonte de bus, pour 13h de route, direction le département du Béni, dans le nord-est de la Bolivie.

Dans celui-ci, nous dormons relativement bien. De plus, à notre arrivée à 5h du matin, notre hôte nous attribue de suite une chambre, ce qui nous permet de dormir encore quelques heures.

Ainsi nous pouvons aborder la journée, avec « les yeux en face des trous ».

Lundi 27 février 2023 : Rurrenabaque

C’est tant mieux, car nous allons prospecter pour un tour de 5 jours, accompagnés de guides dans la jungle amazonienne, durant 3 jours, puis dans la savane de la pampa, les 2 jours suivants.

Affaires conclues, nous découvrons la petite ville d’environ 20 000 habitants, sous une pluie battante.

Elle fait partie des 20 destinations touristiques les plus importantes du monde. Elle a aussi reçu un prix de « meilleure destination verte ».

Nous achetons une lampe frontale supplémentaire pour les jours suivants.

Je déniche aussi un joli pantalon rouge, fendu sur le devant qui sera bien pour danser à notre retour prochain en France.

Enfin un bon resto de poisson en face de la rivière Béni avant d’être raccompagnés, par le restaurateur à notre hostal : el lobo (le loup)

Après-midi repos, sélection de ce qu’il faut emmener pour ce périple.

L’ambiance a changé, le climat est équatorial de type tropical. Les douches uniquement froides, sont moins difficiles à supporter que tièdes à très hautes altitudes.

Mardi 28 février 2023 : parc national Madidi

A 9h, une personne de l’agence Escorpions vient nous chercher à notre hôtel avec nos bagages.

Nous en laissons une partie dans un local prévu à cet effet, à l’agence et partons chacun avec notre petit sac à dos.

Nous faisons la connaissance de Maïté et Félix un jeune couple allemand de 26 et 28 ans, avec lesquels nous allons partager ces 3 jours dans la jungle.

Fernando est notre guide.

Le départ a lieu du port principal, dans une pirogue à moteur, et nous naviguons sur le Rio Béni. Nous prenons nos billets d’entrée dans le parc national Madidi sur la rive en face,.

Puis après une heure de navigation, nous allons visiter une famille d’une communauté vivant sur la rive. Elle possède un mécanisme pour presser la canne à sucre. Ainsi nous activons cet engin et pouvons goûter le résultat de cette extraction : délicieux. Et avec un jus de citron rajouté, encore meilleur.

Puis, 2h de bateau plus loin sur le rio Hondo, nous arrivons au refuge où nous allons dormir le soir.

Après un bon déjeuner, d’excellents jus pur fruits, nous partons pour 3h de marche dans la jungle où Fernando s’arrête souvent pour nous expliquer les plantes médicinales, toxiques ou comestibles. Il nous fait observer tout ce que nous rencontrons au fur et à mesure de notre avancée : les arbres, les insectes… ; il nous fait goûter les fruits, sentir certains bois…

Cette forêt grouille de vie.

Nous arrivons au bord d’une rivière et faisons une pause à discuter avant de revenir sur nos pas.

Bien sûr dans ce climat chaud et humide, les moustiques pullulent. Malgré les produits repoussants dont nous sommes munis, nous n’échappons pas aux piqûres.

Au retour un excellent repas nous attend, préparé par les cuisinières du centre. Le poisson a cuit à l’étouffée au feu de bois, de nombreux légumes cuits et crus, du riz, des champignons à la crème…un régal.

D’autres groupes sont là, beaucoup plus nombreux que nous, dont beaucoup de Français.

Pour passer à l'article suivant, cliquez sur le lien

https://www.heliospsy.com/n-7-retour-boliv…oyage-de-colette/