LE JOURNAL DE COLETTE

2 – L’ÉQUATEUR

Après notre séjour en Colombie (voir l’article), le 18 décembre nous passons en Équateur. Le passage à la frontière fut très long, avec de grandes files d’attente, environ 3h (vive l’Europe), et beaucoup de Vénézuéliens qui transitent.

Notre première impression, est le meilleur état des routes, des maisons et plus de propreté.

La monnaie est le dollar américain.

Nous admirons la beauté du paysage autour de nous. C’est difficilement descriptible, car très différent de chez nous dans les formes de montagne, beaucoup de dénivelé, très vert…MAGNIFIQUE. Je découvre sur des cartes que nous sommes passés entre des montagnes sur des routes à 4 600 m d’un côté et 4 900 m de l’autre, d’altitude !

A Otavalo, (2500 m). La place de los ponchos est très typique. Beaucoup d’indiens exposent leurs produits, principalement des vêtements en laine, sacs, bijoux, tableaux… C’est de l’art. Beaucoup d’articles de grande qualité. Ils sont habillés dans leur costume traditionnel.

Ils sont très beaux.

Cascade de Peguche

Nous allons à pied à la cascade de Peguche. La ballade suit un torrent, jusqu’à la cascade de 30 m de hauteur. Elle dégage beaucoup d’énergie et en effet, c’est un lieu de purification pour la communauté « indigène » qui vit là. Nous prenons notre temps pour flâner et profiter de ce beau lieu.

Le lendemain nous allons à la laguna de Cuicocha.

Le chauffeur du bus nous laisse à l’endroit exact où nous commençons la randonnée, en nous disant qu’il nous reprendra au même endroit l’après-midi entre 16h 15 – 16h 30. Là encore, on imagine mal cela en France.

Cascade de Peguche

Et nous voilà partis pour faire le tour du lac, 14 km. Le lac est à 3246 m et nous marchons sur les hauteurs, soit environ à 3 500 m. La vue est tout le long – panoramique, autant sur le lac, que sur les montagnes environnantes.

C’est un enchantement.

Par contre, l’air se raréfiant, dans les montées, mon cœur bat particulièrement fort, je m’essouffle très rapidement. Hélios tient mieux la route. Nous marchons ainsi pendant 5 heures. La végétation est très différente de nos montagnes.

Laguna de Cuicocha

Vers la fin, nous accélérons le pas pour arriver à temps au bus. Il est 16h 20, Hélios me dit : « Je cours à la route, au cas où il arrive !». Et, en effet, le bus arrive exactement au même moment sur la route – qu’Hélios !

Nous sommes fatigués mais heureux.

Laguna de Cuicocha

A Quito, (2 850 m) il y a beaucoup de monuments imposants, beaucoup d’églises, de monde…moins de décorations de Noël qu’en Colombie.

Nous visitons le National muséum de Quito. Nous avons un guide pour nous deux, qui parle suffisamment lentement pour que je comprenne. Il prend son temps avec nous : un véritable régal. C’est exactement ce que nous attendions. Des explications historiques pour mieux comprendre ce pays.

Dans l’église attenante, a lieu un concert, donné par une grande école de musique de Quito. Le guide nous y amène. Nous en avons profité, en appréciant les musiciens et les choristes.

Nos déplacements en bus

Quito avant les Conquistadores

Musée Église attenante

Puis nous sommes montés en téléphérique au-dessus de la ville. L’arrivée est à 4050 m. Bien sûr la vue est magnifique. Et de là, nous partons sur un chemin de randonnées, durant une bonne heure de marche, jusqu’à l’altitude de 4 230 m. Pour nous deux, c’est un record.

J’ai réussi à trouver un rythme de marche très lent, qui me permet de ne pas m’arrêter. Nous sommes contents de nous, et c’est une bonne préparation pour la suite.

Quito vue du téléphérique

Quito vue panoramique

Cimes enneigées au-dessus du téléphérique

Départ de Quito pour Latacunga

Latacunga Plaza de Armas

Musée maquette du volcan

A Latacunga, nous partons pour grimper sur le flanc du volcan Tocopaxi 5 897 m, le plus haut volcan actif de l’Equateur. Les neiges éternelles sont à partir de 4 900m.

Nous voilà partis avec notre taxi guide Carlos.

En route, il nous donne des explications. Nous nous arrêtons à un musée, buvons un thé aux feuilles de coca et repartons. La route est d’abord goudronnée, puis devient une piste très chaotique. Carlos s’arrête pour que nous puissions prendre des photos du paysage grandiose qui se déroule autour de nous.

Carlos s’arrête pour que nous puissions prendre des photos du paysage grandiose qui se déroule autour de nous.

Latacunga Plaza de Armas

La rude montée sur le flanc du volcan

Au dernier parking, à 4500 m d’altitude, nous prenons encore quelques photos, dont un renard, qui se promène par-là, sans doute attiré par la nourriture que les touristes pourraient lui offrir.

Le vent souffle très fort, il fait très froid. Heureusement, nous sommes équipés en conséquence. Pour la 1ère fois, je mets ma cagoule, plus le bonnet, les gants….Il tombe un peu de grésil. Les nuages cachent ou découvrent le paysage.

Et nous voilà en partance pour 300 m de dénivelé. Je savais que « j’allais en baver ». Mais, j’y arrive, péniblement, en m’arrêtant pour souffler et attendre que le cœur batte plus normalement avant de repartir. Hélios est plus performant que moi. Nous avons mis 50 mn

Nous arrivons au refuge à 4 864 m d’altitude, plus élevé que le Mont Blanc ! Je n’en reviens pas.

Nous partageons avec notre guide, un chocolat au lait, et consommons ensemble nos bananes. Puis nous redescendons très vite, en 15 mn ! Le seul danger est de se laisser emporter par la vitesse.

Au refuge Carlos et Colette

Nous sommes plus haut que le Mont Blanc !!!

Nous redescendons en 15 minutes

Un lac tout en bas du volcan

Au retour, Carlos nous emmène au bord d’un lac. Il nous laisse le temps de nous y promener, de flâner et prendre des photos de ces beaux paysages reposants.

Au gite qui nous héberge, le propriétaire s’appelle Victor Hugo, Vénézuélien. Hélios engage la conversation avec Dany et sa femme qui travaille avec lui, et nous découvrons leur histoire. Ils sont Vénézuéliens aussi, et vivent ici depuis 1an ½. Ils nous parlent du régime dictatorial, de la corruption …

Ils envoient tous les mois de l’argent à leur famille, restée là-bas, pour qu’ils puissent manger…

Aussi quand Dany nous rend notre linge lavé, séché, nous lui donnons 10 dollars au lieu de 3 en lui disant que c’est pour sa famille au Venezuela.

La femme de Dany compose et chante et nous esquivons quelques pas de danse sur ses chansons. Elle était avocate et lui ingénieur dans les prospections de pétrole dans leur pays.

Nous avons fêté Noël à Latacunga. Le restaurant a ouvert uniquement pour nous.

Nous sommes restés sur notre faim. la dinde servie, il y en avait très peu dans l’assiette.

Le dessert était bon.

Avant de partir pour Baños, nous prenons notre petit déjeuner à la boulangerie-pâtisserie du coin. Nous entendons une dame crier : « Leche- leche-leche… ». Elle tient sa chèvre avec une corde et ceux qui veulent boire du lait arrivent avec un récipient, et elle trait sa chèvre !!! Direct du producteur au consommateur !

La région de Baños recense une soixantaine de cascades ! C’est donc l’occasion de longer à vélo « la Route des Cascades ». Nous avons loué des VTT, et sommes partis pour une vingtaine de km, avec des arrêts pour en admirer quelques-unes. Mais la pluie de plus en plus dense étant de la partie, il a fallu composer avec elle et avec les véhicules qui circulent aussi sur la même route, et qui vous frôlent : trempés de la tête aux pieds, limite dangereux !

Heureusement pour le retour, pas de problème : des navettes, ou plutôt des camionnettes avec bâche, ramassent ton vélo, et toi avec, à l’arrière sur un banc, et te ramènent au point de départ. Ils attendent que la camionnette soit remplie de clients pour partir. C’est spartiate mais efficace ! Cela nous laisse le temps de manger au resto en face, et de nous réchauffer un peu, tout en surveillant les cargaisons de vélos. Qu’il ne parte pas sans nous.

A Riobamba, nous prenons un train touristique en direction du volcan Chimborazo, le plus haut sommet de l’Équateur, (6 268 m).

Nous rencontrons le dernier mineur de bloc de glace. Il grimpe jusqu’à 3 600 mètres pour extraire la glace fossile des flancs du Chimborazo. Autrefois, tout le village vivait de ce commerce. On sent bien qu’ils aiment leur volcan, ils en parlent comme étant de leur Grand-Père.

Les indigènes nous accueillent et nous expliquent leur vie, les propriétés des plantes qu’ils utilisent le plus…

Nous achetons quelques produits locaux, au moment de payer il se trouve que nous n’avons pas de monnaie. C’est un couple du pays derrière nous qui paie spontanément à notre place ! Nous allons manger ensemble un repas typique et délicieux au sein de cette communauté.

Le couple si généreux

Au moment de payer nous n’avons toujours pas de monnaie. Le couple paie encore à notre place ! Alors là, nous nous sentons vraiment mal. Heureusement, nous réussissons à obtenir de la monnaie et les remboursons. C’est dire leur générosité, alors que pour eux les prix sont nettement plus élevés que pour nous.

Au retour, nous faisons notre lessive à la main au bassin de l’hôtel et conversons avec une personne qui lave tout le linge de l’hôtel à la main, tous les jours ! Elle se sert des mini savonnettes, non terminées, des clients.

Nous mangeons souvent dans les marchés couverts.

Dès que nous arrivons, tous les vendeurs nous sollicitent bruyamment pour que nous venions chez eux.

C’est impressionnant, on se croirait dans une basse-cour où toutes les poules s’affolent !

Une autre sortie sur les flancs du géant volcan Chimborazo. Le paysage est désertique. Le bus nous laisse devant l’entrée du parc national et des « taxis » attendent les clients pour les emmener au 1er refuge (Carrel), à 4 800 m d’altitude. De là, nous partons à pied, pour 200 m de dénivelé. Cela peut sembler très peu, pourtant avec la raréfaction de l’air, les efforts à fournir sont démultipliés.

Et, arrivés au 2ème refuge (Edouard Whymper) à 5 000 m nous pulvérisons nos records d’altitude en montant encore 100 m pour arriver au bord d’un petit lac à 5 100 m !

Vigognes

Bon, il faut relativiser nos exploits : le soleil est de la partie, il ne fait pas très froid, c’est dimanche,  il y a beaucoup de monde sur le sentier, beaucoup en simple baskets, et des enfants en bas âge ! Mais, ils ont l’habitude de l’altitude EUX !

A Alausi, le 31 décembre, nous nous payons un repas gastronomique. Les 2 verres de vin nous ont coûté plus cher que  le repas : ouf !!!

La tradition veut que les hommes se déguisent en femme et demandent de l’argent aux passants. En fait, nous n’en avons vu qu’un.

Chaque famille fabrique aussi un mannequin composé de papier journal et de vieux vêtements (ça ressemble à notre Monsieur Carnaval), et souvent d’un masque. Ce personnage est brûlé à 00h pour célébrer la nouvelle année.  On l’appelle « el Viejo » (le Vieux) car il représente l’année écoulée, et toutes les bonnes comme les mauvaises choses, qui se sont passées.

Aussi, à minuit, tout le monde s’embrasse et se souhaite les vœux, des feux jalonnent les rues, les enfants jouent avec, de nombreux pétards claquent, ainsi que des feux d’artifices privés, en plus de celui de la commune. La musique de l’orchestre joue excessivement fort, et les gens qui en ont envie, dansent. Bref, c’est la fête.

Marco et son délicieux petit déjeuner

Marco, le propriétaire du gîte, dans lequel nous sommes les seuls clients ce jour-là, nous emmène avec son véhicule sur le lieu de randonnée, avec comme but : la nariz del diablo (le nez du diable). Il nous guide, car les chemins ne sont pas balisés, avec des explications, jusqu’à ce que nous ne puissions plus nous perdre, et il nous laisse continuer seuls. Le paysage est absolument magnifique, nous avons l’impression d’être en avion tant la vue est aérienne, sur ces crêtes entourées de profondes vallées. Arrivés au but, sur les suggestions de Marco, nous nous dirigeons vers un village habité par une communauté indigène. Leurs conditions de vie semblent très précaires (avec notre référentiel) au vue de l’habitat. Ce sont des agriculteurs, qui vivent visiblement en harmonie avec les animaux et la nature.

Marco, 70 ans, est un personnage et une grande âme. Il a de belles valeurs, une spiritualité élevée et une profonde sagesse. Il fait beaucoup de sport : courses à pied, et à vélo, organise des marathons, entraine les enfants des écoles….c’est son gîte qui finance tout cela.

A Cuenca nous visitons le musée Pumapungo, très agréable et gratuit, où sont exposés les différents peuples qui ont vécu en Équateur. Puis, en extérieur, une promenade à travers les ruines incas qui descendent à flanc de colline, et offrent de superbes vues sur des quartiers de Cuenca. Un chemin traverse un jardin botanique, des volières d’oiseau du pays, et des lamas paissent tranquillement.

Le musée Pumapungo

Cuenca Mercado Central

Sur la place, notre repas de midi le cuy

La place du marché

Cuenca à la tombée du jour s’illumine

Aujourd’hui, nous partons randonner dans le parc national Cajas.

Ce soir, à 21h, nous prenons le bus pour Piura, au nord du Pérou. Nous changeons de pays dans la nuit à 1h du matin, plus facile qu’à l’entrée à la douane. Il fait chaud.

Nous arriverons à 6h 45 et repartirons en direction de Tarapoto, le même jour à 17h pour 15h de bus. Ainsi nous allons passons 2 nuits à rouler et aurons certainement besoin de repos à l’arrivée.

Nous serons à Tarapoto, le 6 janvier, dans la forêt Amazonienne.

Du 10 au 19 janvier, nous allons faire une retraite/diète, en isolement, (nous ne serons même pas en couple) dans la forêt amazonienne, dans une simple cabane (“tambo”) située au sein d’une réserve botanique ; avec ingestion ritualisée de “plantes maitresses”, un certain régime alimentaire rigoureux, et des normes très strictes de conduite corporelle et psychique. Entre autres, nous n’aurons pas droit à l’ordinateur, au portable…

Le but de la diète consiste en un important nettoyage physique, psychique et spirituel, à partir d’un nettoiement énergétique profond, suscité par les plantes ingérées, et le contexte de préparation, d’accompagnement et de suivi. C’est d’un voyage intérieur qu’il s’agit là !

Nous aurons 2 jours de préparation, du 8 au 10 janvier et 2 jours de récupération, du 19 au 21 janvier.